saisie par Ados Ndombasi, la ministre de la culture saisit à son tour sa collègue de Justice pour la libération de l’humoriste Junior Nkole

Dans une lettre publiée ce dans la soirée ce lundi 27 février, la ministre de la culture, arts et patrimoine, Catherine Kathungu Furaha, sollicite l’implication de la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo, pour l’obtention de la liberté de l’artiste humoriste Junior Nkole. Ce dernier est introuvable depuis le 9 février dernier et serait détenu dans les locaux de l’Agence Nationale de Renseignement.

La raison de cette détention est le partage d’une production vidéo de lui considérée comme tribale, dans le cadre de son travail d’humoriste. Il s’est mis en scène comme un chef de la tribu Luba qui n’engage que ses frères et réprime méchamment les autres.

« Dans la vidéo l’artiste dénonce et non incite à cette antivaleur. En tant que garante de la promotion et du développement des activités culturelles et artistiques en rapport avec la lutte contre les antivaleurs, je sollicite votre implication pour obtenir la libération de l’Artiste dont les membres de famille meurent d’inquiétude et d’angoisse en ce moment », peut-on lire dans la lettre de la ministre de la culture.

Le combat pour la libération de Junior Nkole prend d’autres proportions. Plusieurs voix d’artistes se sont levés ces derniers jours pour exiger sa libération car, disent-elles, il a dénoncé et non incité à cette anti-valeur du tribalisme. Ils s’organisent pour mener encore des actions dont une marche et des messages vidéo sur les réseaux sociaux pour la cause.

Dans sa lettre à la ministre de la culture, Ados Ndombasi avait soulevé le fait que cette arrestation de Junior Nkole semble accuser un certain artifice politique de museler les artistes congolais alors que la constitution en son article 23 consacre, écrit-il, sans équivoque, la liberté d’expression et d’opinion. Et il suggère que dans l’hypothèse où le comportement de l’artiste aurait justifié qu’il soit sinon arrêté du moins interpellé, puisse-t-il être déféré devant son juge naturel.

 

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